segunda-feira, dezembro 12, 2005

Este blog esteve de férias

Aqui...

Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui chantent
Les rêves qui les hantent
Au large d'Amsterdam
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui dorment
Comme des oriflammes
Le long des berges mornes
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui meurent
Pleins de bière et de drames
Aux premières lueurs
Mais dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui naissent
Dans la chaleur épaisse
Des langueurs océanes

Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui mangent
Sur des nappes trop blanches
Des poissons ruisselants
Ils vous montrent des dents
A croquer la fortune
A décroisser la lune
A bouffer des haubans
Et ça sent la morue
Jusque dans le cœur des frites
Que leurs grosses mains invitent
A revenir en plus
Puis se lèvent en riant
Dans un bruit de tempête
Referment leur braguette
Et sortent en rotant

Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui dansent
En se frottant la panse
Sur la panse des femmes
Et ils tournent et ils dansent
Comme des soleils crachés
Dans le son déchiré
D'un accordéon rance
Ils se tordent le cou
Pour mieux s'entendre rire
Jusqu'à ce que tout à coup
L'accordéon expire
Alors le geste grave
Alors le regard fier
Ils ramènent leur batave
Jusqu'en pleine lumière

Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui boivent
Et qui boivent et reboivent
Et qui reboivent encore
Ils boivent à la santé
Des putains d'Amsterdam
De Hambourg ou d'ailleurs
Enfin ils boivent aux dames
Qui leur donnent leur joli corps
Qui leur donnent leur vertu
Pour une pièce en or
Et quand ils ont bien bu
Se plantent le nez au ciel
Se mouchent dans les étoiles
Et ils pissent comme je pleure
Sur les femmes infidèles
Dans le port d'Amsterdam
Dans le port d'Amsterdam.

(Amsterdam - Jacques Brel )

E aqui...

Il n'en restait plus
qu'on voudrais y être
Ça fait qu'on n'sait pas bien
S'il faut s'taper l'poète
Ou s'taper la putain... d'Rotterdam

Où y a pas qu'des putains
Où y a pas qu'des marins
Où y a des chiens perdus
Et les enfants des rues
Où y a pas qu'des marchands
Où y a pas qu'des chalands
Où y a des vieux chevaux
Qui bridgent avec la mort
Où y a des flics chinois
Qui se prennent pour la reine
Où y a des filles en soie
Qui font couler leur gaine
Sur le bord du trottoir
Comme un chagrin de plus
Qui traînera ce soir
Tout le long de la rue
Si au moins ça pouvait r'ssembler à Rotterdam

Où y a des rats crevés
Comme y'en a à Paris
Où y a des chats croisés
Avec des vieilles souris
Où y a pas qu'de l'import
Où y a bien loin du port
Des amants qui se font
Et puis qui se défont
Où y a pas qu'des banknotes
Au seuil des minijupes
Et des mecs qui s'occupent
A placer leur cam'lote
Où y a des malheureux
Qui donneraient leur cul
Si en donnant son cul
On était bienheureux
Si au moins ça pouvait r'ssembler à Rotterdam

Où y a des assassins
Planqués dans leur whisky
Et puis des insensés
Qui pass'ront pas la nuit
Où y a pas qu'du tabac
Au goût de caramel
Où y a de pauv's soldats
Qui s'farciraient l'Carmel
Où y a un Christ debout
Derrière un bar de nuit
Qui cause avec le bout
Avec le bout d'la nuit
Où y a des exilés
Qui sortent leur exil
Dans le ciel barbelé
D'un' publicité con
Si au moins ça pouvait r'ssembler à Rotterdam

Où je n'irai jamais
Car je vais au soleil
Où tu n'iras jamais
Car partout c'est pareil
Je prends le train du Sud
Tu prends le train du Sud
Il prend le train du Sud
Jusqu'au bout de la nuit
Si au moins ça pouvait r'ssembler à l'ITALIE

(Rotterdam - Léo Ferré)